D’immenses colonnes de poids lourds encombrent les plaines du sud de la Moldavie. Les véhicules traversent dans les deux sens Giurgiulești, un modeste port fluvial où quelques terminaux bordent le Danube, paisible en ce matin de juin. Depuis le mois de février et l’invasion russe, ce point de rencontre entre Ukraine, Moldavie et Roumanie sert d’échappatoire vers l’Union européenne. Ont accouru d’abord des diplomates « qui fuyaient discrètement peu avant l’invasion », ironise un douanier. Puis arrivèrent des milliers de réfugiés hagards. Enfin, les camions ukrainiens, pour la plupart chargés de céréales et d’oléagineux, ont déferlé par centaines, s’ajoutant au trafic roumain et moldave.